LE RISQUE ROUTIER : MIEUX LE CONNAITRE POUR MIEUX LE MAITRISER
🚗 Par jour : 12 décès et plus de 200 blessés. 🚗 Par année : plus de 4 000 personnes restent lourdement handicapées… autant que de personnes décédées !
Les accidents routiers liés au travail🚗 50 % des accidents mortels. 🚗 25 % des handicapés du travail. 🚗 Alors que la durée moyenne d’un arrêt de travail est de 50 jours, celle d’un accident routier est de 70 jours : soit 20 jours de plus ! 🚗 Plus de 5 millions de journées d’absence. 🚗 Le risque routier est la première cause d’accident mortel lié au travail.
Une démarche en 3 étapes incontournables :
- L’engagement de l’entreprise : il s’appuie sur la politique de prévention définie par le chef d’entreprise, l’implication de l’encadrement et la participation des salariés.
- La réalisation d’un diagnostic : se reporter à l’outil d’évaluation du risque routier disponible auprès de votre Service de Santé au Travail.
- La mise en place d’un plan d’action : s’inspirer des bonnes pratiques définies dans les rubriques suivantes :
👉 Organisation des déplacements professionnels
👉 Choix et entretien des véhicules
👉 Gestion des compétences
👉 Protocole de communication
RESPONSABILITÉ CIVILE ET RESPONSABILITÉ PÉNALE DU CHEF D’ENTREPRISE
ORGANISATION DES DÉPLACEMENTS PROFESSIONNELS
Traditionnellement, les mesures de prévention relatives au risque routier reposent sur le conducteur et/ou le véhicule. Mener une réflexion sur les déplacements est souvent perçu comme une tâche complexe, présentant un risque de déstabilisation des habitudes de l’entreprise.
Pourtant, agir sur l’organisation des déplacements est un axe incontournable pour réduire de manière efficace l’exposition des salariés au risque routier professionnel.
La 1ère question à se poser est sur la nécessité du déplacement.
Malheureusement, bien souvent du fait des habitudes, c’est une question que l’on ne se pose plus.
Pour éviter le déplacement, les solutions suivantes peuvent être envisagées :
🖥️ Télétravail.
🖥️ Visioconférence ou audioconférence.
🖥️ Plateforme de partage et d’échange de données.
🖥️ Télémaintenance, centres d’appels techniques.
Si le déplacement est vraiment nécessaire, alors il convient de réfléchir au mode de transport et à sa planification.
👤 Pour le salarié : réduction du stress et de la fatigue associés à la conduite, optimisation du temps de récupération entre plusieurs missions, amélioration des conditions de déplacements notamment pour les longs trajets. 🏢 Pour l’entreprise : réduction des conséquences liées aux accidents de la route, optimisation des temps de déplacements, amélioration de la disponibilité des salariés et du bien être au travail.
Afin d’accompagner les salariés et leurs encadrants dans le choix des moyens de transport, il appartient à l’entreprise d’établir des règles en fonction des caractéristiques des déplacements (distance, temps, matériel transporté, durée de la mission…). Par ailleurs, ces choix peuvent intégrer la combinaison de plusieurs modes de transport (par exemple : train + voiture de location). Enfin, lorsque l’usage d’un véhicule est indispensable, l’entreprise se doit de privilégier le mode de transport individuel exposant le moins ses salariés à un risque d’accident et offrant les meilleures conditions de travail. Par exemple, privilégier la voiture plutôt que le scooter.Si le déplacement ne peut pas être évité, les points suivants doivent être mis en œuvre :
- Fournir les ordres de missions suffisamment à l’avance. Tout changement peut être perçu comme une urgence susceptible de se répercuter sur la conduite et d’augmenter la prise de risque du conducteur.
- Prévoir des objectifs réalisables, c’est :
👉 s’appuyer sur l’expérience des salariés conducteurs,
👉 intégrer le temps réel de conduite pour chaque déplacement,
👉 intégrer les temps de pause dans les plannings,
👉 tenir compte des conditions de circulation (travaux, hauteur des ponts…) et météorologiques (pluie, neige, verglas, brouillard…). - Réfléchir sur le déplacement dans sa globalité en y incluant les règles relatives au remboursement de frais (hôtel, péage, parking…).
- Prévoir le temps nécessaire pour que vos salariés puissent préparer leurs déplacements, ou attribuer des ressources humaines et techniques pour l’assister dans cette préparation (par exemple : organisation des tournées par l’assistante du service, pré-enregistrement des tournées dans un système de navigation…).
- Privilégier les déplacements en dehors des heures de pointe, les déplacements courts les veilles de week-end ou de vacances.
Quelques astuces pour faciliter la préparation des itinéraires :
- Pour organiser les déplacements :
Logiciels d’optimisation de tournées :
www.viamichelin.fr
www.mappy.fr
En transport en commun :
www.vianavigo.com
- Pour vérifier les conditions de circulation :
www.sytadin.fr
www.infotrafic.com
www.bisonfute.equipement.gouv.fr
- Pour vérifier les conditions météorologiques :
http://meteofrance.com
http://france.meteoconsult.fr
CHOIX ET ENTRETIEN DES VÉHICULES
🛠️ Définir une personne ressource en charge de la gestion du parc et s’assurer qu’elle dispose des compétences et des moyens nécessaires à la bonne exécution de cette mission. 🛠️ Planifier l’entretien des véhicules, en adaptant la périodicité. 🛠️ Mettre à disposition des salariés un carnet d’observation et d’entretien pour chaque véhicule. 🛠️ Encourager les utilisateurs à signaler tout dysfonctionnement. 🛠️ Prendre en compte les spécificités des véhicules et des conducteurs en cas de véhicules partagés. 🛠️ Inciter financièrement à l’entretien du véhicule personnel lorsque celui-ci est utilisé en mission
GESTION DES COMPÉTENCES
- circuler avec un permis adapté au véhicule utilisé.
- avoir une acuité visuelle corrigée de 6/10 aux yeux. Par exemple, un conducteur disposant d’une acuité visuelle de 0/10 avec un œil, doit avoir au moins 6/10 avec le second (avec correction).
- Un candidat au permis de conduire des catégories E(B), C, E(C), D, et E(D), ou si le candidat souhaite le renouvellement de ces catégories.
- Un titulaire du permis de conduire de catégorie B si le candidat souhaite l’utiliser pour l’exercice de certaines professions : taxis, ambulance, ramassage scolaire, voiture de remise, autorisation d’enseigner.
- Audit de conduite : il permet d’évaluer les compétences et de mettre en place des actions correctives. De manière préalable, il est nécessaire de s’entendre sur les compétences souhaitées et de les formaliser dans la mesure du possible dans un référentiel de compétence.
- Tutorat : ce dispositif est assimilable à un « audit interne », il permet d’appréhender toutes les composantes du métier et d’accompagner les nouveaux salariés en leur donnant des repères pratiques. La formation des tuteurs est le facteur clé de la réussite de ce dispositif.
- le gabarit, les angles morts,
- le réglage du poste de conduite, la signification des voyants lumineux, le positionnement des commandes,
- le rôle et les conditions d’utilisation des nouveaux équipements de sécurité,
- les conditions d’arrimage des charges.
- l’organisation des déplacements,
- l’entretien du véhicule,
- le chargement, la répartition et l’arrimage des charges,
- les règles d’utilisation des équipements de communication mobile,
- la conduite à tenir en cas d’accident,
- les principes de l’écoconduite.
- sur leurs responsabilités quant au choix du mode de déplacement et à leur organisation,
- à l’analyse des accidents par la méthode de l’arbre des causes,
- à la mise en place et l’application de règles de communication compatibles avec l’activité de conduite.
PROTOCOLE DE COMMUNICATION
- Un temps de réaction significativement plus long (en moyenne 50 %) qu’en situation de conduite seule.
- L’attention allouée à la conduite se trouve altérée tandis que la charge mentale, mesurée par le rythme cardiaque, augmente.
- L’altération des performances de conduite augmente avec l’interactivité, l’implication du conducteur, et la complexité de la discussion, sans pour autant que les conducteurs en aient toujours conscience.
- Une certaine fixité du regard générant une perte de vision périphérique et l’absence de contrôle des angles morts dans des manœuvres de changement de file.
- Création d’une plateforme téléphonique : dans le secteur de la maintenance, les appels entrants sont gérés par des salariés regroupés sur un plateau technique. Bénéfices : suppression des appels directs des clients vers les techniciens itinérants. Réduction du nombre de déplacements inutiles.
- Préparation des déplacements par l’assistante de service : des plages horaires d’appels en fonction des rendez-vous et des phases de conduite sont prévues dans la journée. Bénéfices : suppression des appels dits d’urgence, requalification des urgences et amélioration de la gestion des dossiers. Réduction du stress au volant.
- Organisation des déplacements chez les coursiers : dans le monde des coursiers, en repensant l’organisation du travail, le «dispatcheur» est devenu un maillon essentiel du protocole de communication. Seul le «dispatcheur» a connaissance du caractère d’urgence de la course et l’attribution des clients est réalisée en fonction des tournées planifiées. Bénéfices : réduction du nombre de communication et suppression des urgences pour les salariés itinérants.
- Interventions en équipe : dans une entreprise de chauffagiste, les interventions sont réalisées en équipe. C’est le salarié qui ne conduit pas qui décroche.
- Transport routier de marchandise : dans ce secteur d’activité, le recours aux systèmes d’optimisation de tournée avec géolocalisation des véhicules est fréquent, notamment pour les marchandises à valeur élevée. Les communications sont réalisées lorsque le véhicule est à l’arrêt Bénéfices : pas de distraction du chauffeur pendant les phases de conduite.
- Commerciaux itinérants : dans cette entreprise, c’est la messagerie qui décroche. Le message du répondeur précise que le salarié est en rendez-vous ou en phase de conduite. Bénéfices : volonté de privilégier la qualité plutôt que l’immédiateté.
TRAJET DOMICILE-TRAVAIL OU MOBILITÉ DURABLE
- Supprimer ou réduire le risque à travers les actions suivantes : télétravail, horaires de travail et tolérance vis-à-vis des retards, plages horaires mobiles, restaurant d’entreprise…
- Développer des services dans ou à proximité de l’entreprise permettant de limiter les déplacements : crèche interentreprises, conciergerie d’entreprise, informations sur les commerces de proximité…
- Inciter les salariés à préférer les moyens de transport collectif (statistiquement plus sûrs et moins polluants) aux moyens de transports individuels : prise en charge complémentaire du coût du transport, mise en place de navettes en l’absence d’offre, amélioration de l’offre de transport (nombre et fréquence des lignes, dessertes…).
- Aménager les accès et les voies dans l’entreprise : en facilitant l’accès des sites de l’entreprise, de celui de ses clients ou fournisseurs en fonction de risques identifiés : entrées étroites, voies de circulation mal signalées ou éclairées, zones de manœuvre et parking insuffisants…
- Accompagner les salariés à veiller au bon état de leur véhicule : mise en place de stations de gonflage des pneumatiques, tarifs entretien préférentiels, sensibilisation à l’entretien courant…
- Former et informer les salariés : formation à la conduite en sécurité, information trafic ou conditions climatiques, campagnes de sensibilisation, journée d’information sécurité routière.
- nombre et fréquence des bus/trains,
- horaires atypiques,
- emplacement des arrêts…
- Formation des conducteurs à la conduite en sécurité.
- Prise en charge d’une partie de l’entretien.
- Tarifs préférentiels pour le contrôle des véhicules.
- Organisation de journées de contrôle ou de sensibilisation à l’entretien des véhicules (niveaux, pneumatiques).
- Aide à l’acquisition de véhicules plus sûrs (ABS, AFU, ESP, airbags conducteurs et passagers…).
- La formation ou la sensibilisation des salariés sur : la préparation et le choix d’itinéraires protégés, l’entretien du vélo, le port d’équipements de signalisation et de protection, le respect du Code de la route, les spécificités d’une conduite en milieu urbain…
- La mise en place de stationnement à vélo, de vestiaires et de douches.
- Analyser les accidents de trajets.
- Mettre en place des indicateurs de suivi (sinistralité, absentéisme…).
- Réduire le risque lié à l’usage du deux roues motorisé.
- Promouvoir la combinaison de différents modes de transports.