Dans cet article, retrouvez les principaux risques professionnels dans le commerce de détail d’habillement, ainsi que des conseils pratiques pour la prévention dans les boutiques.
Pour aller plus loin, Préveam peut vous accompagner dans votre démarche de prévention et sensibiliser vos salariés dans le cadre de sessions d’information. Cet accompagnement est inclus dans votre cotisation.
Le risque de chute
- les chutes de plain-pied (hors dénivelé) ;
- les chutes de hauteur (dès qu’il y a dénivellation).
Les chutes de personne ou d’objet sont souvent considérées comme inévitables, mais il existe pourtant différentes mesures de prévention permettant de les éviter.
Rationaliser les déplacements
Organiser les tâches et les espaces de travail de façon à réduire le nombre de déplacements ou les distances parcourues : par exemple, affecter les salariés à un seul niveau de vente, disposer d’une réserve tampon attenante à la surface de vente, faire livrer les produits au plus près de la zone de déballage…
Allées de circulation et escaliers
- Eclairage
Toute allée où circulent les salariés doit être suffisamment éclairée pour repérer de manière précoce les éventuels obstacles, dénivellations…
Dans les zones et couloirs de circulation piétonne, un niveau d’éclairement moyen de 100 lux doit être maintenu et de 150 lux dans les escaliers.
Un éclairage de sécurité par blocs autonomes doit permettre de faciliter toute évacuation d’urgence sur les lieux de travail.
- Allées de circulation
Des largeurs minimales sont définies par l’INRS pour les allées de circulation :
Il convient d’éviter les obstacles dans les voies de circulation (cartons, fils électriques, armoires, tiroirs ouverts…) et de bien fixer les tapis, barres de seuil…
Les stocks tampons, accessoires de décoration, marchepieds, chariots… doivent être rangés dans des zones dédiées.
Les plafonds bas doivent être signalés et les parties saillantes protégées.
Les revêtements de sol doivent être en bon état, non glissants et bien entretenus. Leur nettoyage doit être organisé de façon à ne pas avoir à marcher sur un sol mouillé.
Le revêtement des marches d’escalier doit être antidérapant. Pour les nez de marches, éviter les revêtements collés dont la surépaisseur est dangereuse en cas de décollement et choisir une couleur permettant une bonne visibilité, en contraste avec le reste de la marche.
Les escaliers non encloisonnés doivent comporter un garde-corps de chaque côté. Les autres escaliers doivent être munis d’une main courante préhensible de chaque côté, sans interruption.
Organiser le stockage
Pour éviter les chutes d’objet lors de la circulation interne, les structures de stockage (étagères, armoires…) doivent être stables, bien fixées au mur et au sol le cas échéant, et adaptées aux objets à stocker. Les charges maximales indiquées par le fabricant doivent être respectées.
Les hauteurs de stockage doivent être limitées, si possible à hauteur d’homme et optimisées selon le poids et la fréquence de manipulation des produits :
Moyens d’accès en hauteur
Si les hauteurs de rangement ne peuvent être limitées à hauteur d’homme, il convient alors de mettre à disposition des salariés des plateformes sécurisées et adaptées.
Choisir des équipements légers et pliables de façon à pouvoir en disposer facilement. La hauteur du moyen d’accès doit être suffisante pour ne pas avoir à s’étirer lors de la tâche réalisée et ainsi avoir une bonne prise. Les pieds et marches doivent être solides, antidérapants et propres et les surfaces d’appui doivent être horizontales et planes.
Dans certains cas, il est possible d’éviter l’accès en hauteur, par la mise à disposition de perches télescopiques par exemple pour décrocher les cintres, laver les vitres…
Démarche à adopter
Eviter l’usage de distracteurs lors de la marche (téléphone, lecture…) afin d’être en mesure de repérer et d’éviter les obstacles, les surfaces mouillées, glissantes, inégales…
Eviter de courir, adapter sa foulée et sa vitesse à la surface de marche, ne pas tourner dans les coins trop rapidement ou de façon trop serrée. Dans les escaliers, bien tenir la main courante.
Utiliser une lampe de poche si l’espace n’est pas suffisamment éclairé.
S’assurer que les objets portés ou poussés ne masquent pas la visibilité, ne pas porter trop d’objets volumineux simultanément, préférer plusieurs voyages.
Accessoires
Porter des chaussures offrant un bon maintien du pied et une bonne stabilité et éviter les talons hauts.
Avoir une correction visuelle adaptée.
Eviter les pantalons trop amples, les jupes trop longues… qui peuvent se prendre dans des obstacles.
La manutention manuelle
La Manutention Manuelle (MM) désigne toute opération de transport ou de soutien d’une charge dont le levage, la pose, la poussée, la traction, le port ou le déplacement exigent l’effort physique d’une ou de plusieurs personnes.
(Article R.4541-2 du Code du Travail)
- La fatigue, les douleurs et les pathologies de l’appareil locomoteur,
- Les affections du bas du dos et des épaules et, plus accessoirement, des membres,
- Les accidents du travail (la moitié d’entre eux, tous secteurs confondus),
- Des accidents cardio-vasculaires si la MM est très intense ou si elle nécessite les bras en élévation,
- La monotonie et la démotivation des travailleurs si l’activité se limite à la MM
- Un risque accru d’accident ou d’altération de la santé en cas d’exposition conjointe aux MM, à des contraintes de temps, à une charge mentale ou aux vibrations (chauffeurs livreurs…).
Le Code du Travail (Article R.4541-9) fixe les limites de poids pour des charges portées de façon habituelle :
Pour les jeunes de moins de 18 ans, la limite de poids est de 20 kg pour les garçons, 10 kg pour les filles.
La norme AFNOR NFX 35-109 est plus restrictive en ce qui concerne les limites acceptables de port manuel de charge.
Par exemple, sans distinction de sexe, pour le transport d’une charge à 2 mains sur une distance de 2 mètres, avec une hauteur de prise et de dépose comprise entre 75 et 110 cm et une fréquence de 1 fois toutes les 5 minutes, la norme fixe une valeur de poids acceptable de 15 kg et une valeur maximale admissible sous conditions de 25 kg.
L’employeur doit prendre les mesures organisationnelles ou techniques, et notamment les équipements mécaniques, afin d’éviter le recours à la manutention manuelle de charges par les travailleurs.
- Recourir aux équipements d’aide à la manutention : portant mobile, chariot, monte-charges, table de mise en rayon, roll conteneur à niveau constant…
- Réduire la manipulation et le port de charges lourdes : rationalisation des displays et de la mise en place des vitrines, densité raisonnable de vêtements sur les portants, mannequins en matériaux légers, courtes distances (et sur un seul niveau) à effectuer avec des charges lourdes…
- Optimiser le conditionnement et l’accessibilité des produits (poids, forme, facilité de préhension…), manipuler de faibles quantités de cartons ne dépassant pas les 15 kilos, aménager les réserves afin qu’elles soient accessibles, organiser le stockage (le plus lourd en bas, le moins utilisé en hauteur) …
- Former les salariés à adopter les gestes et postures appropriés. La seule action par la formation aux « bons gestes » est insuffisante. Pour améliorer les situations de travail, il est important d’intervenir sur l’ensemble des facteurs liés à l’activité et à l’environnement (état des sols, encombrement…).
- Varier les tâches des salariés pour permettre, à condition d’être bien organisé, de réduire les contraintes, et de garder un intérêt au travail.
- Équiper individuellement les salariés : chaussures de sécurité, gants de manutention…
Consultez notre plaquette Port et déplacement de charges !
Les contraintes posturales
- Les postures qui entraînent des positions forcées des articulations, notamment celles qui comportent des angles extrêmes des articulations (par exemple, le bras au-dessus de la ligne des épaules est une posture extrême pour l’épaule).
- Le maintien d’une position articulaire identique pendant une longue période, qui génère des contraintes physiques locales (posture des bras sans appui, maintien prolongé d’une posture accroupie ou le dos penché en avant…) et globales (station statique prolongée).
- Scan de l’article : prise en pince de l’étiquette et/ou du scan, flexions/extensions du poignet…
- Retrait de l’antivol : flexions/extensions du poignet pour démagnétiser, flexion du tronc pour ranger l’antivol dans le bac…
- Paiement : extension du bras pour présenter le lecteur CB au client, lui tendre son ticket…
- Emballage de l’article : flexion du tronc pour saisir un sac…
- Disposer de mobiliers et d’équipements réglables en hauteur (tables de pliage, portants mobiles, tables de mise en rayon, rolls conteneurs à niveau constant…) de façon à obtenir une hauteur de prise et de dépose idéalement comprise entre la taille et les épaules, soit entre 80 et 150 cm environ.
- Eviter de stocker, mettre en rayon et exposer à une hauteur supérieure à celle des épaules. Prévoir le cas échéant des moyens adaptés et sécurisés d’accès en hauteur.
- Aménager l’espace de façon à pouvoir placer les équipements au plus près du travailleur et ainsi éviter les torsions, flexions, extensions…
- Prévoir suffisamment d’espace pour la mise en place des vitrines.
- Fournir un siège de travail (par exemple de type assis-debout) et permettre aux salariés de s’asseoir lorsque l’affluence le permet.
- Organiser des pauses régulières (prévoir une salle/espace de repos avec des sièges en nombre suffisant) et des temps de récupération.
- Prévoir des rotations de postes afin de varier les postures et l’alternance des activités à forte et à faible contrainte. Tenir compte des variations saisonnières de l’activité.
Les risques psychosociaux
- Le stress (déséquilibre entre les contraintes et les ressources pour y faire face),
- Les violences internes (conflits, harcèlement…),
- Les violences externes (insultes, incivilités, agressions…)
- Signes physiques : fatigue, douleurs, troubles du sommeil…
- Signes émotionnels : sensibilité, angoisse, irritabilité, sensation de mal-être…
- Signes comportementaux : violence, agressivité, repli sur soi, difficultés à coopérer…
- Signes intellectuels : oublis, difficultés à prendre des décisions ou des initiatives…
- Les contraintes de rythmes élevés qui exigent des salariés une réactivité et une disponibilité quasi-permanentes, notamment en période de forte affluence,
- Les objectifs difficiles ou impossibles à atteindre (chiffre d’affaires, panier moyen, indice de vente, taux de transformation…),
- Les demandes de polyvalence au pied levé,
- La gestion de plusieurs demandes de clients sans droit à l’erreur,
- Les horaires de travail atypiques (horaires décalés, fractionnés…), l’incertitude des horaires de travail, les changements inopinés dans les plannings…
- Les risques pesant sur la pérennité de l’emploi, sur l’évolution de la carrière,
- La crainte de voir son revenu baisser.
- Effectuer un travail qui entre en contradiction avec ses convictions personnelles ou faire un travail que l’on juge de mauvaise qualité (ne pas pouvoir prendre suffisamment de temps pour s’occuper de ses clients, être incité à recourir à une pratique commerciale déloyale ou trompeuse…).
- Le manque de soutien de la part de la hiérarchie, le manque de disponibilité, l’absence de dialogue,
- Les violences internes au travail, c’est-à-dire les attitudes ou comportements hostiles entre les salariés de l’entreprise, quels que soient leurs niveaux hiérarchiques (propos dégradants, comportements méprisants, discriminatoires…),
- Le manque ou l’absence de reconnaissance du travail.
- Le manque d’autonomie organisationnelle (faibles marges de manœuvre dans la manière de faire son travail, d’organiser ses tâches…),
- Le manque d’autonomie temporelle (rythme de travail imposé, pas de possibilité de prendre de pause en cas de besoin…).
- Les relations peuvent devenir tendues avec certains clients lorsque les temps d’attente sont trop longs,
- Des situations de violences externes peuvent apparaître sous différentes formes : incivilités, remarques méprisantes qui peuvent être discrètes, répétées, usantes… D’autres violences peuvent se révéler de façon brutale et traumatisante (vol, agression, braquage…).
- Informer les salariés le plus en amont possible de leur planning ou d’un changement de celui-ci,
- Evaluer régulièrement la charge de travail de chacun et revoir si besoin la répartition des tâches,
- Fournir les moyens humains et matériels ainsi que des délais suffisants pour réaliser le travail,
- S’assurer de la connaissance du fonctionnement du matériel (caisse, système d’alarme…),
- Assurer une présence minimale de deux personnes à la fermeture du magasin,
- Donner la consigne de ne pas résister et de garder son calme en cas d’agression et former les salariés sur la conduite à tenir en cas d’incivilité, de braquage…,
- Favoriser le travail d’équipe et l’entraide,
- Favoriser le dialogue avec la hiérarchie ainsi qu’avec les différents services,
- Rendre visibles les perspectives de carrière et d’évolution professionnelle dans l’entreprise,
- Développer la formation et l’information des salariés.
Les produits chimiques
- Les fibres textiles naturelles, végétales ou animales, synthétiques à partir d’hydrocarbures, artificielles à partir de cellulose… : inhalées en excès sous forme de poussières, elles peuvent nuire au système respiratoire (rhinite, bronchite chronique, asthme…).
- Les colorants et apprêts peuvent être responsables d’eczéma, d’urticaire, d’asthme… Certains contiennent des substances cancérigènes comme l’auramine, des amines aromatiques, ou encore des métaux lourds tels que le plomb.
- Le diméthylformamide, solvant utilisé pour le traitement des tissus, est toxique pour le foie.
- Le formaldéhyde, utilisé comme fixateur de colorants et d’apprêts, pour rendre les tissus infroissables, résistants et hydrofuges, peut provoquer, même à faible dose, des irritations de la peau et des yeux, des allergies cutanées et respiratoires, et est classé cancérigène.
- Les sels métalliques, utilisés pour intensifier et stabiliser les couleurs (sulfate de cuivre, bichromate de potassium…), sont irritants, allergènes et/ou cancérigènes selon les sels.
- Les nonylphénols, utilisés comme agents mouillants, dispersants, émulsifiants ou encore comme détergents, sont soupçonnés de provoquer, entre autres, une altération de la reproduction.
- Les phtalates, utilisés comme plastifiants pour faciliter le collage des motifs sur les fibres, sont des perturbateurs endocriniens, entravant le développement normal des organes sexuels.
- Les composés perfluorés (exemple : fibres téflon), utilisés pour un repassage facile, ainsi que les polybromodiphényléthers, retardateurs de flammes, sont des perturbateurs endocriniens, provoquant des problèmes d’infertilité ou de développement, des cancers, des déficits immunitaires ou encore des perturbations du développement neurologique.
- Le diméthylfumarate, généralement utilisé pour ses propriétés antifongiques lors des opérations de stockage et de transport (cristaux en sachets placés à l’intérieur de l’article ou dans l’emballage), est connu pour être très allergisant. Il est interdit en UE depuis 2009.
- Les nanomatériaux, aux propriétés antitaches, antiodeurs et antimicrobiennes, sont utilisés alors même que l’on ignore encore tous les effets sanitaires de ces nouvelles technologies.
- Le nickel, métal utilisé dans certains alliages (fermetures éclairs, pièces de monnaie, cintres, bijoux…) est fortement allergisant et suspecté d’être cancérigène.
- Les bisphénols (A, S ou F), utilisés comme révélateurs dans les papiers thermiques et donc présents dans la plupart des tickets de caisse, sont irritants, allergisants et perturbateurs endocriniens.
Produits d’entretien
Pour connaître les bonnes pratiques d’achat, de stockage, d’utilisation et de protection, se reporter à la plaquette Les produits du quotidien : pas si anodins !
Produits de la chaîne du textile
Agir sur l’exposition des salariés aux substances chimiques des textiles est également bénéfique aux consommateurs et donc à l’image de marque de l’entreprise.
La principale mesure de prévention pour réduire ou supprimer la présence de ces substances dans les articles finis est le recours aux textiles issus de meilleures pratiques de production et de transport.
Il convient donc de privilégier les fournisseurs garantissant la conformité des substances utilisées vis-à-vis des normes européennes (traçabilité des matières premières jusqu’au produit fini, absence de substance interdite, respect des valeurs limites…). Pour s’en assurer, il est possible de faire réaliser des tests de conformité par des organismes compétents et indépendants.
Dans les boutiques :
– Assurer une ventilation suffisante des locaux et un entretien régulier afin d’éviter l’accumulation de poussières et de fibres. Les méthodes de nettoyage par aspiration ou à l’humide sont à privilégier car le balayage remet les poussières en suspension dans l’air.
– Privilégier l’envoi des tickets de caisse par mail pour éviter leur impression et manipulation.
– Porter des gants de manutention et des chaussures fermées lors de la réception, de l’ouverture et du rangement des cartons, pour limiter le risque de blessure et d’exposition cutanée aux substances.
– Informer les travailleurs sur les risques liés aux substances chimiques et sur la conduite à tenir en cas de manifestation allergique et/ou d’irritation.
Les ambiances physiques
- Une ambiance sonore fatigante : musique d’ambiance forte et/ou agressive, bips des articles, conversations clientèle, cris/pleurs d’enfants, alarmes antivol, sonneries du téléphone…
- Une ambiance hygrothermique et/ou une qualité de l’air dégradées : exposition au froid, aux courants d’air (entrée ouverte donnant sur rue…), à la chaleur (absence de climatisation…), à un excès d’électricité statique (air trop sec…), aux poussières, à de mauvaises odeurs, …
- Une ambiance lumineuse inadaptée : niveau ou qualité d’éclairage au poste de travail rendant la visibilité difficile (lumière tamisée, spots éblouissants…), impossibilité de voir l’extérieur et/ou absence de lumière naturelle (centre commercial, réserves…) …
Effets d’une ambiance sonore contraignante
Dans les boutiques d’habillement, le niveau de bruit ambiant est généralement en dessous des seuils réglementaires, mais il fluctue en fonction de l’affluence de la clientèle.
Il peut provoquer fatigue, stress, anxiété, irritabilité, troubles de l’attention, troubles du sommeil, hypertension… mais également rendre difficile la communication avec les clients (perte d’intelligibilité, nécessité de forcer la voix…) et la perception des signaux (alarmes, bips…).
Les effets du bruit sur les salariés dépendent également de la tâche à exécuter et de leur sensibilité individuelle. La musique d’ambiance par exemple, si elle plait au salarié, pourra lui être agréable. Mais à niveau sonore égal, elle pourra devenir très vite insupportable, si elle n’est pas à son goût. Elle peut aussi être perçue comme stimulante en vente mais pénible en caisse, le niveau de concentration nécessaire étant supérieur.
Effets d’une ambiance hygrothermique contraignante
Les effets liés à la température vont dépendre de la qualité de l’air (température réelle, taux d’humidité, mouvements d’air…), du salarié (vêtements portés, perception personnelle…), de l’affluence dans la boutique et de l’activité réalisée (effort physique intense ou modéré, répétitivité, durée…).
Une chaleur trop élevée peut entraîner fatigue, maux de tête, crampes, excès de transpiration pouvant entraîner une déshydratation, voire une perte de connaissance.
La sensation de froid, outre l’inconfort, favorise les douleurs et troubles musculo-squelettiques.
Un taux d’humidité trop important dans l’air ambiant limite les possibilités de sudation, donc amplifie la sensation de chaleur. Il rend également l’air du local lourd, et peut contribuer au développement de bactéries et moisissures.
Une humidité trop faible peut occasionner un inconfort en asséchant les yeux et les muqueuses, favoriser la présence de poussières dans l’air, contribuer aux éruptions cutanées et causer des charges électrostatiques sur les équipements de travail.
Effets d’une ambiance lumineuse contraignante
Un éclairage inadapté peut entraîner, de manière réversible et selon la tâche à réaliser, une baisse de l’acuité visuelle, du champ visuel, de la vision du relief et de la vision des couleurs. En excès, il peut être agressif et éblouir. Insuffisant, il peut être à l’origine d’accidents, par exemple de chutes ou de heurts dans les allées de circulation ou dans les escaliers.
L’absence d’éclairage naturel peut, quant à lui, affecter l’état psychologique et physiologique des salariés.
Différentes mesures permettent de limiter l’exposition aux nuisances physiques. En voici des exemples :
Ambiance sonore
- Limiter le volume de la musique d’ambiance et installer les enceintes de façon à permettre des variations d’intensité en fonction de la zone de la boutique (intensité réduite en caisse par exemple),
- Choisir une programmation musicale variée, stimulante mais non agressive, de bonne qualité sonore,
- Opter pour des matériaux absorbants acoustiques (cloisons, mobilier, faux-plafond…),
- Régler le niveau sonore des sonneries de téléphone, des annonces publicitaires…
- Aménager un espace moins bruyant pour les pauses, ainsi que pour le travail administratif qui nécessite une plus grande concentration.
Ambiance hygrothermique et qualité de l’air
- Assurer un renouvellement d’air suffisant dans la boutique et les réserves, par ventilation mécanique contrôlée et/ou naturelle. Veiller à ne pas obstruer les bouches d’aération, notamment avec les vêtements stockés en réserve.
- Maintenir un taux d’humidité relative entre 30 % et 60 % et une température de confort thermique, à adapter en fonction de la tenue vestimentaire exigée au poste de travail et de l’activité :
Ces paramètres peuvent être obtenus par un renouvellement d’air suffisant et par des dispositifs de chauffage et/ou de climatisation, entretenus et contrôlés régulièrement, et réglables facilement par les salariés ou à leur demande.
- Lutter contre les courants d’air et/ou le froid extérieur (sas d’entrée, porte automatique, rideau d’air chaud, disposition de la caisse par rapport à l’entrée du magasin…),
- Choisir des éclairages et équipements dont le dégagement de chaleur est faible,
- Installer des stores extérieurs ou un film solaire lorsque le soleil donne directement sur la vitrine,
- Limiter le travail physique en période de forte chaleur,
- Mettre de l’eau potable réfrigérée à disposition des salariés et les inciter à s’hydrater régulièrement.
Ambiance lumineuse
- Éclairer suffisamment toutes les zones dans lesquelles les salariés travaillent et circulent, en complétant si besoin l’éclairage naturel par un éclairage artificiel,
- En l’absence d’éclairage naturel (galeries commerciales, réserves…), choisir de préférence un éclairage artificiel dans les teintes blanches et aménager des temps de pause si possible dans un local avec vue sur l’extérieur,
- Choisir des lampes possédant un bon Indice de Rendu des Couleurs (IRC de l’ordre de 90),
- Éviter l’éblouissement direct (spots dans le champ visuel…) et indirect (réflexion sur les miroirs, l’écran en caisse…), en protégeant les sources lumineuses par des grilles de défilement ou des déflecteurs, en évitant l’installation de parois brillantes dans le champ visuel des salariés, en privilégiant les surfaces mates ou satinées…
Le risque incendie
Liste non exhaustive d’actions possibles pour « casser » le triangle du feu
- Bien ventiler les locaux, notamment les réserves. Veiller à ne pas obstruer les bouches d’aération ni les dispositifs de sécurité incendie (sprinklers, détecteurs incendie, désenfumage…).
- Faire respecter l’interdiction de fumer et de vapoter dans les locaux, disposer d’un cendrier extérieur.
- Faire vérifier et entretenir périodiquement les dispositifs de chauffage et les équipements de travail.
- Faire vérifier les installations électriques annuellement et réaliser les travaux de mise en conformité le cas échéant. Eviter l’accumulation de multiprises.
- Limiter le nombre d’appareils électriques en fonctionnement, contrôler leur état avant utilisation et les débrancher après usage (fer à repasser, défroisseur, bouilloire…) …
- Ne rien stocker dans les locaux techniques. Dans les réserves, limiter les stocks de cartons, tissus… autant que possible.
- Laisser une distance de sécurité entre les produits stockés et les lampes.
- Eviter l’utilisation de produits inflammables (vérifier l’étiquetage et les fiches de données de sécurité des produits techniques et d’entretien), notamment ceux en aérosol.
Dégagements et dispositifs de sécurité incendie
- Les voies de circulation (couloirs, portes, escaliers…) doivent toujours être dégagées, accessibles, signalisées et éclairées (équipées au besoin d’un éclairage de sécurité).
- Pour permettre une évacuation rapide et aisée de tous les occupants des locaux, aucun objet, marchandise ou matériel ne doit faire obstacle à la circulation des personnes ou réduire la largeur des dégagements.
- Les portes susceptibles d’être utilisées pour l’évacuation doivent être manœuvrables simplement, de l’intérieur et sans clé. Les portes coulissantes motorisées doivent être contrôlées périodiquement.
- Le Code du Travail impose au moins 1 extincteur portatif à eau pulvérisée d’une capacité minimale de 6 litres pour 200m² de plancher, et au moins 1 appareil par niveau.
- Les extincteurs doivent être signalisés et maintenus en bon état de fonctionnement. Une vérification annuelle est nécessaire. Ils doivent être facilement repérables et accessibles, il ne faut donc rien stocker devant !
- L’installation de Détecteurs Avertisseurs Autonomes de Fumée permet de :
– Détecter les fumées émises dès le début d’un incendie,
– Émettre immédiatement un signal sonore.
Dans le cadre de la réglementation ERP (Etablissement Recevant du Public) et du contrat d’assurance, des dispositifs plus contraignants peuvent être exigés. Il convient de se renseigner auprès du centre de secours du secteur, de l’assureur…
Formation et information des salariés
Les consignes de sécurité incendie doivent être affichées et connues des salariés. Elles indiquent le matériel d’extinction et de secours présent dans le local ou à ses abords, les personnes chargées de le mettre en action, celles chargées de l’alerte, celles chargées de diriger l’évacuation des personnes, les mesures spécifiques liées à la présence de personnes handicapées, les moyens d’alerte, numéro et adresse des pompiers.
Toute personne apercevant un début d’incendie a le devoir d’alerter et de mettre en œuvre les moyens de premier secours, sans attendre l’arrivée des travailleurs spécialement désignés.
Tous les 6 mois, des exercices doivent être organisés au cours desquels les travailleurs apprennent à :
- Reconnaître les caractéristiques du signal sonore d’alarme générale,
- Localiser les espaces d’attente sécurisés,
- Se servir des moyens de premier secours,
- Exécuter les diverses manœuvres nécessaires.
Les plans d’évacuation doivent être rédigés, affichés et maintenus à jour.